Journée internationale de la femme rurale 15 octobre

« L’autonomisation des femmes et des filles rurales est essentielle pour construire un avenir collectif prospère, équitable et pacifique, sur une planète saine. » — António Guterres, Secrétaire général de l’ONU


La contribution inestimable des femmes rurales au développement

Les femmes et les filles jouent un rôle majeur et de plus en plus reconnu dans la pérennité des foyers et des communautés en zone rurale. Elles constituent une large part de la main d’œuvre agricole, formelle et informelle, et effectuent la grande majorité des tâches domestiques et des soins – activités non rémunérées – au sein des familles et foyers en zones rurales. Elles contribuent aussi de manière significative à la production agricole, à la sécurité alimentaire et à la nutrition, à la gestion des terres et des ressources naturelles et au renforcement des capacités d’adaptation face aux changements climatiques.

Alors que le nombre d’individus vivant dans l’extrême pauvreté a reculé à l’échelle mondiale, un milliard de personnes continuent de vivre dans des conditions inacceptables, la majorité en zone rurale.

Les taux de pauvreté en milieu rural sont plus élevés que ceux des zones urbaines, et ce dans toutes les régions du monde.

Des barrières structurelles et des standards sociaux discriminatoires continuent de restreindre le pouvoir de décision et la participation des femmes au sein des foyers et communautés en zone rurale. Le travail féminin est souvent invisible et non rémunéré et la charge de travail augmente régulièrement.

Aujourd’hui encore, l’accès des femmes et des filles rurales aux moyens de production, aux services publics tels que l’éducation et la santé, aux infrastructures comme l’eau et les services d’assainissement reste inférieur à celui des hommes.

Au niveau mondial, la grande majorité des données disponibles en termes de genre et de développement indiquent que l’extrême pauvreté, l’exclusion et les effets des changements climatiques touchent de manière disproportionnée les femmes rurales et qu’elles sont bien plus vulnérables que les hommes ruraux et les femmes urbaines.

Thème 2018: « Infrastructure durable, accès aux services publics et protection sociale au service de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles rurales »

Dans la plupart des pays à travers le monde, les femmes et les filles vivant en milieu rural se heurtent au quotidien à de nombreuses difficultés pour accéder à des infrastructures, des services ainsi qu’à une protection sociale durables. L’omniprésence de ces difficultés offre à la fois de vastes ouvertures de changement afin, qu’à terme, elles ne constituent plus des entraves et obstacles à la vie de ces femmes et ces filles.

Les femmes rurales représentent 43 % de la main-d’œuvre agricole dans les pays en développement, travaillant dans des emplois très exigeants, pénibles, informels et mal rémunérés, n’offrant pratiquement aucune protection sociale ni sécurité de revenus. Le travail des enfants est très répandu dans les zones rurales, les filles constituant une part importante de la main-d’œuvre agricole.

Les femmes et les filles sont chargées de la collecte de l’eau dans 80 % des foyers n’ayant pas accès à l’eau potable. C’est un travail dur qui ne deviendra que plus difficile à mesure que la pénurie d’eau s’aggravera. Le trajet pour aller chercher l’eau présente également des risques pour la sécurité. En l’absence d’eau et d’installations sanitaires adéquates, les femmes et les filles sont exposées à la maladie, à la violence et à d’autres risques sécuritaires. Tous ces facteurs déficitaires sont autant d’obstacles les privant du droit de bénéficier d’une bonne éducation, de générer un revenu et de se déplacer librement.

La collecte du combustible, qui peut prendre jusqu’à cinq heures par jour, et la cuisson avec des combustibles impurs peuvent entraîner des problèmes de santé de longue durée, parfois mortels pour les femmes. Dans les pays qui dépendent fortement des combustibles comme le charbon, le bois, le fumier ou les déchets de récoltes pour la cuisine en particulier, les femmes sont victimes de 6 décès prématurés sur 10 en raison de la pollution de l’air ambiant domestique.

Des infrastructures, des services et une protection sociale durables sont essentiels au progrès. Les mesures visant à améliorer leur mise en œuvre peuvent apporter à la fois une aide immédiate et des avantages durables tout au long de la vie. Par exemple, l’amélioration de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement a un impact sur l’éducation des filles, lorsqu’elles restent plus longtemps à l’école, et permet d’augmenter le travail rémunéré des femmes pour produire des biens et fournir des services. L’extension de la couverture des réseaux de distribution d’eau et de l’approvisionnement continu en eau potable par canalisation aux collectivités rurales est donc une priorité urgente qui présente de nombreux avantages.

À l’occasion de la Journée internationale de la femme rurale, l’ONU lance un appel à la communauté internationale pour qu’elle accompagne les femmes et les filles rurales du monde entier, pour accroître les investissements dans les infrastructures, l’accès aux services et à la protection sociale durables, afin de contribuer à transformer leurs moyens de subsistance, leur bien-être et leur capacité de résilience.

Author

Oisat Wasat

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