15 Octobre 2017:ONU Journée Internationale des Femmes Rurales
Les femmes et les filles jouent un rôle majeur et de plus en plus reconnu dans la pérennité des foyers et des communautés en zone rurale. Elles constituent une large part de la main d’œuvre agricole,
formelle et informelle, et effectuent la grande majorité des tâches domestiques et des soins – activités non rémunérées – au sein des familles et foyers en zones rurales. Elles contribuent aussi de manière significative à la production agricole, à la sécurité alimentaire et à la nutrition, à la gestion des terres et des ressources naturelles et au renforcement des capacités d’adaptation face aux changements climatiques.
Alors que le nombre d’individus vivant dans l’extrême pauvreté a reculé à l’échelle mondiale, un milliard de personnes continuent de vivre dans des conditions inacceptables, la majorité en zone rurale. Les taux de pauvreté en milieu rural sont plus élevés que ceux des zones urbaines, et ce dans toutes les régions du monde. Toutefois, les petites exploitations agricoles produisent près de 80 % de la nourriture en Asie et Afrique sub-saharienne et permettent à 2,5 milliards de personnes de survivre.
Les agricultrices sont aussi productives et dynamiques que leurs homologues masculins, mais elles ont moins accès aux terres, au crédit, aux intrants agricoles et aux marchés. Les produits sont souvent vendus moins cher et ne bénéficient que rarement de la valeur ajoutée de l’industrie agroalimentaire.
Des barrières structurelles et des standards sociaux discriminatoires continuent de restreindre le pouvoir de décision et la participation des femmes au sein des foyers et communautés en zone rurale. Aujourd’hui encore, l’accès des femmes et des filles rurales aux moyens de production, aux services publics tels que l’éducation et la santé, aux infrastructures comme l’eau et les services d’assainissement reste inférieur à celui des hommes. Le travail féminin est souvent invisible et non rémunéré et la charge de travail augmente régulièrement.
Au niveau mondial, la grande majorité des données disponibles en termes de genre et de développement indiquent que l’extrême pauvreté, l’exclusion et les effets des changements climatiques touchent de manière disproportionnée les femmes rurales et qu’elles sont bien plus vulnérables que les hommes ruraux et les femmes urbaines.
Thème 2017 : « Une agriculture adaptable au climat pour l’égalité des genres et l’émancipation des femmes et des filles rurales »
Selon la FAO, parvenir à l’égalité des genres en termes d’accès aux terres et aux moyens de production, à l’information et au financement, aiderait l’Afrique à accroître la production agricole de 20 %. Cette égalité permettrait aussi aux femmes, comme aux hommes, d’adopter des techniques et stratégies adaptées aux changements climatiques pour assurer une continuité de leur production. De fait, garantir un accès égal aux hommes et aux femmes à la propriété foncière et aux autres ressources productives assurerait tout à la fois l’égalité des genres, la sécurité alimentaire et la gestion du climat.
Dans le secteur agricole, où les femmes représentent 43 % de la main-d’œuvre, les changements climatiques renforcent les barrières existantes auxquelles les agricultrices doivent déjà faire face. En raison d’un cadre politique ou de normes sociales discriminatoires, elles possèdent moins de ressources, disposent d’un accès limité aux technologies, à la propriété, aux intrants, au financement abordable et de long terme, à l’eau, à l’énergie, aux infrastructures et aux services liés à l’exploitation. Malgré tout, elles doivent quand-même assurer la sécurité alimentaire de la communauté et subvenir aux besoins de leur foyer, en travaillant plus et passant plus de temps à la recherche d’eau et de combustibles. Sans égalité des genres, les femmes rurales risquent fort d’être prises au piège de l’engrenage de la pauvreté.
Les femmes sont de puissants catalyseurs de changement qui permettront de relever les défis liés aux changements climatiques à grande échelle en favorisant l’adaptation de leur communauté au climat et une meilleure réaction face aux catastrophes naturelles. Elles prennent des décisions quant à l’utilisation des ressources et aux investissements qui vont dans le sens de l’intérêt et du bien-être de leurs enfants, de leur famille et de leur communauté. Actrices économiques et politiques, les femmes ont le pouvoir d’influer sur les politiques et les institutions pour promouvoir une meilleure distribution des services publics, tels que l’énergie, l’eau, les services d’assainissement et l’infrastructure sociale en vue d’améliorer l’adaptation aux changements climatiques et d’élaborer des programmes de préparation aux catastrophes.
Garantir l’égalité des genres dans la réponse aux changements climatiques est l’une des stratégies les plus efficaces pour assurer l’adaptation au climat des foyers, communautés et nations. Alors que l’impact différentiel des changements climatiques sur les femmes et les filles est de mieux en mieux compris, le rôle critique qu’elles peuvent jouer dans la lutte contre les changements climatiques et la pauvreté est lui aussi de plus en plus accepté.