LE SOMMET DE LA PLANETE A PARIS 12 DECEMBRE 2017
« On est en train de perdre la bataille », a déclaré le président de la République française devant une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement réunis à l’occasion du deuxième anniversaire de l’accord de Paris sur le climat.
Emmanuel Macron avait décidé d’organiser ce One Planet Summit après l’annonce par Donald Trump du retrait américain du pacte historique contre le réchauffement. « Le défi de notre génération est d’agir, agir plus vite et gagner cette bataille contre le temps, cette bataille contre la fatalité, pour mettre en œuvre des actions concrètes qui vont changer nos pays, nos sociétés, nos économies », a-t-il ajouté.
Cet accord de 2015 vise à contenir la hausse moyenne de la température sous le seuil critique des 2 °C. Mais les engagements pris par les États mettent la planète sur une trajectoire de +3 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Et réduire les émissions de gaz à effet de serre pour atteindre les objectifs demandera des investissements massifs et des changements majeurs.
En réponse aux appels à se désengager des énergies fossiles, la Banque mondiale a annoncé qu’elle arrêterait de financer, après 2019, l’exploration et l’exploitation de pétrole et de gaz, sauf « circonstances exceptionnelles ». « Il était temps pour nous de montrer l’exemple », a commenté le président de cette organisation, Jim Yong Kim. Si de plus en plus d’acteurs financiers affichent leur volonté de se désengager du charbon, énergie la plus polluante, la Banque mondiale est la première banque multilatérale à prendre un tel engagement dans ce secteur, qui représentait 5 % des fonds qu’elle avait accordés en 2016. C’est « un vote de défiance accablant pour l’avenir de l’industrie des combustibles fossiles », a salué Gyorgy Dallos, de Greenpeace International. Soutenir les énergies fossiles, c’est « investir dans notre perte », a également souligné le secrétaire général de l’ONU António Guterres.
L’accord de Paris, conclu en 2015 lors de la COP 21, est entré en vigueur le 4 novembre 2016. Il a été signé par la quasi-totalité des pays membres de l’ONU, dont les États-Unis. Le retrait de ces derniers, décidé par Donald Trump, n’est pour l’instant qu’une déclaration et ne sera effectif qu’en 2020. Il ne remet pas l’accord en cause puisque la condition de la validité de celui-ci est qu’il soit signé par un ensemble de pays représentant au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre. Le but est largement atteint, même en ôtant la part des États-Unis, estimée à 17 %. © Simon Malfatto, AFP