le Louvre Abu Dhabi se dévoile
le Louvre Abu Dhabi se dévoile ce mercredi sur l’île de Saadiyat, à vingt minutes en voiture du centre d’Abu Dhabi. Le symbole de la culture française, implanté au Moyen-Orient. Une coupole de 180 mètres de diamètre, contre-pied de son architecte, Jean Nouvel, dans ce pays de buildings qui défient le ciel.
Une voûte céleste façon claustra d’orient déverse sa lumière sur 23 galeries agencées comme une médina où l’eau circule selon la tradition des jardins arabes. Vertigineux. Une approche muséographique unique et universelle où toutes les cultures et civilisations sont représentées. « Les Émirats arabes unis ne sont pas une société fermée », aime rappeler Mohamed Khalifa Al Moubarak, président de l’Autorité du tourisme et de la culture.
Abu Dhabi a choisi la culture pour rayonner, se démarquer de ses rivaux, l’Arabie saoudite et le Qatar, et contrebalancer, à une heure trente d’autoroute, les superlatifs de son frère émirati Dubaï.
Dubaï, « une ville entre New York et Hawaï », compare Alain Thévenot, 56 ans, conseiller consulaire, fondateur de la branche Abu Dhabi pour une société familiale de chaudronnerie près d’Haguenau. « Toujours en mouvement, incroyablement dynamique ». À côté, Abu Dhabi a des allures de village, plus sobre, plus authentique. À choisir, les « expats » la préfèrent et se contentent de Dubaï, le week-end. Mika Valcke, Belge à la tête d’une agence de voyages à Dubaï depuis plus de dix ans, a fait le pari d’Abu Dhabi. « Grâce au Louvre, assure-t-il. Mais aussi au désert, à la fauconnerie, aux haras et leurs chevaux extraordinaires. Ici, richesse et respect se mesurent à ses fermes chamelières, faucons et haras. Abu Dhabi est plus authentique. » Moins saturée que Dubaï qui comptait cet automne 15 millions de touristes, dépassant déjà son record de l’an dernier. Le pic, la folie, ce sera l’exposition universelle de 2020.
« Le pétrole pèse encore 51 % du PIB. Mais en 2025, il ne devra pas dépasser 40 % », explique Gérald Baudrillard, expatrié français. « 1 $ de baisse sur le baril de pétrole, c’est un milliard de dollars qui manquent au budget ! » Finances et énergies renouvelables devront compenser. Le tourisme aussi.
Dubaï en met plein la vue, mais c’est Abu Dhabi qui est riche. Capitale politique, centre des ambassades, elle est l’Émirat du pétrole avec 94 % de la production. Lorsque la crise financière a éclaté, c’est Abu Dhabi qui a sauvé Dubaï et notamment la Burj Dubaï, plus haute tour du monde avec ses 828 m, rebaptisée Burj Khalifa en remerciement